Un mois s’est écoulé depuis le dernier texte publié. Tant de choses se sont passées depuis que cela me semble une éternité : nouveaux paysages, nouvelles ambiances, nouvelles rencontres et notre amour pour le Mexique qui ne cesse de grandir.
Après avoir quitté Baja California, ses plages magnifiques et ses villages typiques, nous avons traversé vers le continent et sommes partis pour les montagnes du Chihuahua. Nous avons fait la rencontre d’un couple de voyageurs Allemands sur la Baja. Ensemble, nous avons fait la traversée en ferry-cargo et voyagé à l’intérieur des terres et sur la côte pendant 10 jours. Tout d’abord donc les montagnes, las Barrancas del Cobre et ses villages d’indigènes Tarahumaras. Nous avons pris le train El Chepe pour nous y rendre. 500 km, 7 heures de voyages à travers le Sinaloa et le Chihuahua. Depuis Creel, nous nous sommes promenés avec un guide à travers la campagne pour voir des chutes, des formations rocheuses pittoresques (la vallée des moines, la vallée des grenouilles), des lacs. Chaque lieux a son frais à payer pour entrer, même pour enlever la corde qui barre l’accès d’une route.
La population vit, à ce qu’il nous semble, principalement du tourisme. Des étales d’artisanat sont présents à chacun de nos arrêts. La Barranca del Cobre, une formation montagneuse de six gorges de la Sierra Madre Occidentale à 2500 m d’altitude, se situe au milieu de nulle-part. Il n’y a rien de vraiment développé à part quelques petits hôtels et un marché d’artisanat qui fait face à ces montagnes vertigineuses. Le train s’y arrête 20 minutes 2 fois par jour, pour que les touristes puissent aller dépenser leur argent sur le marché et se restaurer de quelques tortillas au maïs bleu. Nous y sommes retournés en autobus pour profiter un peu plus longtemps de la magnifique vue et voir de plus prêt ce curieux marché qui vit au gré des arrêts du train. Les enfants sont aussi vendeurs que leurs mères sur les étales. Un joli sourire pour une photo et l’enfant réclame quelques pesos avant de venir vendre quelques paniers de paille faits main. La vie semble bien rude dans ces régions.
Aller-retour en train. Le trajet à lui seul mérite le déplacement : montagnes, lacs, rivières, villages, couleurs. La seule difficulté de ce périple est l’achat des billets de train. Pour la classe économique pas de problème, les billets s’achètent dans le train mais celui-ci ne circule que 3 fois par semaine. Pour réserver une place pour le train quotidien, donc en première classe, il faut envoyer un courriel au moins 3 jours à l’avance à la compagnie de chemin de fer. Bref, après avoir essayer avec l’aide de plusieurs personnes locales, nous avons changé notre itinéraire pour attraper le train de seconde classe !
Pendant notre voyage à las Barrancas, la Sopolmobile est restée stationnée dans la cour d’un couple de personne âgées à El Fuerte. Ce couple possède une maison à côté de la gare et loue un espace de son terrain aux voyageurs du train. Pratique, sécuritaire et ambiance locale avec les poules et les chiens qui hurlent une bonne partie de la nuit au son des musiques mexicaines.
Après cette escapade montagneuse, retour sur la côte du Sinaloa. Nous avons maintenant compris comment se ravitailler de bons produits pas chers : on s’arrête faire le plein de tortillas dans les tortillerias des villages et sur les bords des routes pour les fruits et légumes. On fait des essais et on a parfois des surprises… bonnes ou surprenantes ! Quand on demande comment se mange un fruit, un légume, les gens nous expliquent toujours gentiment avec un petit sourire au coin des lèvres. Pour le moment, la palme revient à l’avocat à la peau rouge foncé : un délice au goût de noisette.
Cette entrée sur la terre ferme du Mexique nous donne envie d’aller encore moins vite et de nous arrêter dans les villages que nous traversons. Arrêt pour déambuler sur la place centrale – chaque village a sa place avec ses vendeurs autour et ses bancs où sont assis jeunes et vieux –, faire le tour du marché couvert ou visiter l’église. Cela nous donne aussi l’occasion de découvrir les produits locaux et de discuter un peu avec les gens comme avec cet architecte de Yanhuitlan qui a passé un long moment à nous expliquer comment les rues autour de la place centrale étaient refaites et le choix des dessins. Oui, la rue est faite à la main, pavé par pavé, avec des dessins réalisés avec des pierres de différentes couleurs qui représentent le codice de la ville. Il faudra 2 ans pour refaire le tour de la place. Travail impressionnant.
Les villages ou petites villes ont toutes leur église. Dans certaines, la richesse des décorations est vertigineuse : autel, décor de bois sculpté en 3 dimensions et recouvert d’or, plafonds et murs peints de fresques bibliques, chapelles ornées de sculptures plus réalistes les unes que les autres. Le plus surprenant est peut-être la ferveur religieuse. À chaque fois que nous entrons dans une église, il y a du monde qui prie : le matin tôt avant d’aller travailler, en fin de matinée, en soirée, tard le soir pendant la fête foraine du village. Les églises semblent avoir beaucoup d’argent et être très bien entretenues. Cela fait contraste avec les maisons pauvres qui sont autour.
Nous sommes aussi allés voir des grandes villes : Mazatlan, Guadalajara, Guanajuato, Oaxaca. Waouh !!! À chaque ville, on se dit que cette dernière est notre préférée… jusqu’à la suivante. Nous étions à Guanajuato pendant le festival des arts Servantino. Cette ville est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et on comprend pourquoi. Ses maisons de toutes les couleurs sont construites sur les pans des collines autour. Les rues serpentent, montent et descendent entre les coins tranquilles et bondés de touristes, les marchés, les cafés, les bars, la musique, le bruit, les voitures, les tunnels… un tourbillon de bruits, d’odeurs et de couleurs. Pour couronner le tout, nous y avons fait 4 belles rencontres : des voyageurs comme nous dont on espère recroiser le chemin.
Je ne peux pas finir ce paragraphe sur les villes sans parler de Oaxaca. Mais tout d’abord, une petite histoire qui nous est arrivée dans cette ville. Nous voyageons avec une application appelée « ioverlander ». Elle est alimentée par les voyageurs et nous permet de trouver des endroits où dormir. Nous arrivons donc en fin de journée dans un stationnement recommandé par d’autres voyageurs : muré et doté d’une énorme porte il nous semble très sécuritaire. Nous parlons avec l’employé qui nous confirme que nous pouvons dormir dans le stationnement. Il ferme les portes à 22h et les ouvre à 7h30. Parfait. Nous partons à la découverte de la ville : architecture, églises, musée du textile, bar… Retour au stationnement à 23h… porte fermée. Nous allons à l’hôtel d’à côté en espérant que les clés de la porte y soient – nous n’avons pas assez d’argent sur nous pour une chambre d’hôtel et aucune carte de crédit ! Ouf ! Le gardien de nuit a la clé de la grosse porte. Nous retrouvons la Sopol bien seule dans ce grand stationnement. Le lendemain matin, aucun bruit pour nous réveillé. Nous nous levons à 9h et trouvons étrange que l’employé ne soit pas encore arrivé. On se dit que c’est samedi et qu’on a mal compris l’heure d’ouverture du stationnement. À 10h30 on commence un peu à paniquer alors on tambourine à la grosse porte de fer en guettant les pieds des passants sous la porte. Après une quinzaine de minutes, une femme nous demande ce qui se passe. On lui baragouine qu’on est enfermé et qu’il faut ouvrir la porte. C’est la voisine du commerce d’en-face qui ouvre la porte avec le gardien de l’hôtel. Elle nous assure que le stationnement ouvre bien à 7h30, normalement. On lui explique que l’on prévoyait y dormir une nuit de plus mais que vue les circonstances, il nous faut trouver un autre endroit. Elle refuse que l’on quitte les lieux et nous dit que nous n’avons qu’à aller la voir pour ouvrir la porte. De retour le soir, le propriétaire est là. Il nous explique qu’il n’a pas d’employé pour ouvrir le stationnement le lendemain matin mais que le gardien de l’hôtel va nous ouvrir à 8h. Dimanche matin, 8h, la Sopol, moteur en marche, est devant la grosse porte… qui ne s’ouvre pas. 8h15, on commence à taper dessus pour attirer l’attention. Le gardien de l’hôtel arrive finalement à 8h30, à la fin de sa nuit de travail. Nous n’avions pas compris que « 8h » était un terme générique pour définir la période d’une heure comprise entre 8 et 9… maintenant on sait !
Oaxaca est une ville effervescente, à l’architecture coloniale magnifique et je ne parle pas que de ses églises. Il y a aussi beaucoup de vendeurs d’artisanat et de marchés. Mais à Oaxaca il y a aussi une ambiance, quelque chose de particulier qui fait que l’on se sent bien à simplement déambuler dans ses rues pour regarder au hasard des croisements. Le samedi soir, nous nous sommes retrouvés pris dans une parade pour la fête des morts : musiques, déguisements, personnages géants et une foule de badauds qui dansait. Magique.
Au Mexique, il y a aussi les sites pré-hispaniques. Nous en avons visités 3 pour le moment : Xochicalco, Monte Alban et Mitla. Mais c’est une autre histoire et un autre récit à écrire quand nous aurons visités ceux du Chiapas dans quelques semaines. Pour le moment, nous nous reposons à Zipolite, dans la maison de Steve et Carmen, que nous avons rencontré en Californie et qui nous prêtent leur coin de paradis. Jessica, la fille de Carmen m’a appris à faire les tortillas, la salsa et la purée de frijoles… Je vais profiter de ces quelques jours pour pratiquer un peu !
Yeah encore moi le premier !
Hmmm vous vous améliorez en photos 😉
(J’déconne les photos sont malades !!!)
Paul sais-tu lire le Mexicain a l’envers aussi ? :p
https://sopolmobile.com/sopol/wp-content/uploads/2016/10/IMG_3136.jpg
Oui. En fait je le lis surtout à l’envers…
Gros coup de coeur pour ce texte et les photos…
Bonjour mes amis, je suis vraiment contente d’avoir de vos nouvelles! Et surtout heureuse de voir que vous semblez aller à merveille!!! Je commençais à m’inquiéter un peu puisqu’il y avait longtemps que vous n’aviez rien écrit. Vos photos sont extraordinaires. Oui, quel beau pays riche culturellement et de toute beauté. Le temps passe vite et je pense bien à vous, ici dans ma petite routine métro, boulot, dodo, ou à peu près. Vous me faites rêver et c’est déjà pas mal. Finalement, nous irons en Inde en février, les billets sont achetés. Vous me manquez bien et je vous embrasse très fort. xoxox
Photos absolument merveilleuses. Un voyage rempli de belles rencontres, comme je les aime. Je vous envie!!!
xx
Wouahhhh ca donne envie d’y aller! Est-ce que vous etes alles au Hangover’s hospital??
Vos photos déchirent grave du slip en tout cas!
Moi je vous envie pas, je suis trop bien devant mon ordinateur toute la journee a m’eclater sur des fichiers excel passionnants, enfermee dans un magnifique bureau de la -mondialement connue- zone industrielle de la Prairie (bientôt au patrimoine mondial de l’Unesco).
Prochain 5a7 le 17-07-2017 a 17h17 Paul oublie pas de noter dans ton agenda hein!
des bises
Wow…. Superbes photos. Un peu différent de ma cour arrière
Eh bien ! dans la nôtre en ce moment il y a des volcans…
:-). Mes hommages aux volcans !
Et bien vous en prenez plein les mirettes les amis, plein les yeux, plein la tête, plein le coeur !!! La classe! Je ne parviens pas à suivre régulièrement car un peu l’aventure par-ici aussi !! La Sopol me plaît bien. Plein de belles découvertes à suivre et bonnes tortillas, bonne salsa senior y seniora :-). Bisessss