La journée de samedi fut consacrée à la visite d’Edmonton. La ville est séparée en deux par un petit canyon où coule la rivière Saskatchewan. Marchés publiques, exposition d’art en plein air, ballade en street car centenaire, visite des environs du parlement albertain furent nos activités de la journée. Mais la fatigue d’une semaine intensive de route eue raison de nous et de notre exploration.

Nous quittons Edmonton (et son litre d’essence à 88 sous) sous la pluie. Après avoir profité pour deux nuits d’un bon lit et de douches chaudes chez mon cousin nous reprenons la route en direction de Jasper. À une centaine de kilomètres au sortir d’Edmonton, les plaines commencent à faire place aux forêts de feuillus, puis de conifères. La pluie continue de nous accompagner.

Au 200^e kilomètre, en direction des Rocheuses, le soleil vient nous rejoindre. Puis soudain, au passage d’une colline, elles sont devant nous. Majestueuses, imposantes, impressionnantes, les montagnes nous attendent. Les pics se superposent et remplissent toute la largeur de l’horizon. À l’entrée du parc de Jasper on sent déjà l’air se rafraichir. Les cours d’eau qui bordent la chaussée sont d’un bleu turquoise, quasi fluorescent. Les verts de la végétation, les bleus des lacs, les blancs des nuages, les gris des montagnes, toutes ces couleurs créent des images si fortes qu’elles donnent l’impression d’être irréelles. Tout est magnifié. C’est la nature en haute définition.

À chaque 100 mètres nous arrêtons pour prendre des photos : un lac turquoise où se reflète une montagne, un wapiti qui broute, un ruisseau coulant des glaciers, des nuages accrochés aux pics enneigés. Décidément on n’arrivera jamais à destination.

À une dizaine de kilomètres à l’intérieur du parc nous prenons une route secondaire qui nous mène au lac Edith. Plan d’eau magnifique, avec son voisin, le lac Annette, tous deux d’une couleur qui fait penser aux mers des tropiques. Mais ne nous méprenons pas, la baignade n’est réservée qu’aux plus braves (ou aux moins frileux).

Face au lac, seul dans notre coin du parc, entouré de nuages comme un petit bout de paradis, c’est ici que nous passerons la nuit.